Conférence sur le bien-être psychologique des véganes

Le 7 juin au Café Venosa avait lieu la conférence en français donnée par Anne-Sophie Cardinal, candidate au doctorat en psychologie communautaire à l’UQAM.

À en juger par l’affluence ce soir-là et lors de la présentation en anglais la veille, la santé psychologique des véganes est un sujet qui interpelle, et pour cause : qui n’a pas déjà eu le sentiment d’être isolé, incompris voire rejeté dans ses valeurs profondes?

Un choix éthique lourd à porter

Nous savions déjà que les activistes vivent des traumatismes. Toutefois, ils ne sont pas les seuls à éprouver du désarroi ou de la souffrance. Ceux qui aident les animaux et qui ont leur bien-être à cœur trouvent difficile d’évoluer dans un monde d’omnivores. Si on peut être véganes pour différentes raisons, l’éthique animale est ce qui nous motive à refuser toute consommation de produits animaux.

Des symptômes et maux réels

Devant l’ampleur de la souffrance animale, plusieurs vivent des émotions négatives (tristesse, frustration, colère, désespoir, impuissance). Souvent qualifiés d’extrémistes, les véganes sont également victimes de végéphobie (mépris envers les véganes), de micro-agressions de divers types (intimidation, exclusion, hostilité, préjugés) par des étrangers, mais surtout par les proches (famille, amis et collègues). Heureusement, tout n’est pas sombre, puisque certains sont très bien acceptés par leur entourage. Toutefois, les nombreuses agressions dont les véganes sont l’objet ou le témoin peuvent occasionner une détresse psychologique comme des troubles anxieux (anxiété généralisée, stress post-traumatique), des troubles de l’humeur (dépression) et parfois mener au suicide! La psychologue Pattrice Jones s’est intéressée au phénomène du stress ou aux secousses vécues par les militants dans son ouvrage Aftershock. Pour éviter d’être trop affecté, selon Jones, nous devons prendre soin de nous pour être en mesure d’aider autrui.

Et les solutions ?

Appuyée d’auteur(e)s, Anne-Sophie Cardinal nous propose plusieurs solutions pour préserver notre bien-être psychologique. Avec les médias sociaux qui nous exposent chaque jour à la cruauté animale, elle suggère d’éviter de regarder des images traumatisantes ou de lire des commentaires blessants. Se donner le droit de mettre fin à une conversation stérile est une solution évoquée par Élise Desaulniers en entrevue. Chasser la tristesse par le rire est une autre stratégie utile selon Pattrice Jones, de même que faire des activités agréables pour réduire le stress (nature, sport, cuisine, jardinage, méditation, etc.). Fréquenter d’autres véganes (évènements, associations), avoir un confident et échanger avec des gens qui vivent les mêmes choses similaires nous procure un soutien social. Être avec des animaux de compagnie, visiter des sanctuaires et regarder des images de bébés animaux ont des effets positifs sur notre humeur. Anne-Sophie Cardinal termine sa conférence par un constat positif : celui de réaliser que les gens changent autour de nous et à notre contact. Nous ne sommes pas seuls! Par notre engagement, nous faisons chaque jour une différence en sauvant des vies et nous sommes souvent un exemple pour les autres.

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À noter que cette conférence sera présentée à nouveau sous peu à Montréal.
Les dons faits par les participants iront aux soins des chats du Café Venosa.

Écrit par Isabelle Riendeau

L’opinion exprimée dans le cadre de cet article, est celle de son auteur et ne reflète pas nécessairement l’opinion de l’Association végétarienne de Montréal.